Région Centre

Le fer en bonne voie


Le programme ferroviaire du contrat de plan Etat-région Centre vient d'être mis sur les rails.


RÉSEAU ferré de France (RFF) a signé, jeudi à Orléans, avec la région Centre la première convention d'application des volets ferroviaires contenus dans les contrats de plan Etat-Régions.
Le Centre méritait cette priorité, lui qui s'inscrit depuis des années parmi les « locomotives » de la relance du fer. Une volonté délibérée qu'accentue le contrat de plan 2000-2006 dont la politique ferroviaire mobilise un investissement de 1,28 milliard de francs, soit un montant supérieur de treize fois à celui correspondant du contrat précédent !
Les opérations lourdes sont la réouverture de la ligne voyageurs Chartres-Orléans, l'électrification de Tours-Vierzon, la construction d'une quatrième voie entre Toury et Cercottes (axe Paris-Orléans), la modernisation de Bourges-Montluçon, le développement de la desserte périurbaine de Tours et le renforcement du pôle marchandises de Vierzon en liaison avec l'aéroport de Châteauroux. Un programme aux effets structurants et qualitatifs que densifieront des actions conduites hors contrat de plan sur des crédits d'État, en ce qui concerne les réalisations interrégionales, ou sur des fonds européens. Il s'agit notamment du Polt (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) exploité avec des TGV pendulaires et de l'électrification de Bourges-Saincaize.

La part belle faite au fret

Les ambitions affichées font la part belle au trafic fret dont la SNCF projette de doubler l'activité nationale d'ici à dix ans. Les places majeures sont localisées à Fleury-les-Aubrais et à Vierzon. La seconde, située à la croisée des lignes Paris-Toulouse et Nantes-Lyon, va bénéficier d'une plate-forme polyvalente appelant l'allongement de trois voies de relais. La montée en puissance de Vierzon suppose de mettre au gabarit des conteneurs maritimes les tunnels de l'axe Paris-Limoges et de supprimer les passages à niveau, plus particulièrement dans la traversée de l'Indre. Il conviendra, par ailleurs, de dynamiser la transversale Nantes-Lyon dont l'électrification, programmée de Tours à Saincaize, bouclera cet équipement jusqu'à Nantes mais laissera hors électricité la portion à destination de Lyon.

Projets à grande vitesse

L'intégration du réseau français dans un ensemble transeuropéen et l'utilisation de lignes de délestage devraient cependant doper le trafic fret dont la circulation s'effectue actuellement, faute d'infrastructures fiables, à une vitesse proche de celle des années 40 !
Claude Martinand, président de RFF, a évoqué des projets TGV extérieurs à la région Centre. Entre autres, les études relatives à l'aménagement grande vitesse de l'axe Tours-Bordeaux. Les orientations du moment privilégient le tronçon Angoulême-Bordeaux, tandis qu'on s'intéresse cependant à un projet de ligne nouvelle, jumelée à l'autoroute, au droit du Futuroscope de Poitiers. Mais, dans l'immédiat, RFF dispose d'une charge de travaux suffisante avec les 220 dossiers de développement du ferroviaire (31 milliards de francs) à réaliser dans le cadre des contrats de plan des vingt-deux régions de métropole.

Gérard BARDIN.La Nouvelle République du centre-ouest du 14-10-00

Le bois et le fer


La ligne Châteauroux-Ardentes, apparemment condamnée il y a dix ans, va reprendre de l'activité dés le début 2001, grâce au mariage du. bois et du fer. C'est en effet pour développer l'industrie du bois dans le département de l'Indre que la ligne est remise sur les rails.
Il faut dire que le bois représente près de 2.000 emplois dans ce département, dont 400 pour le seul secteur d'Ardentes. Or, une grande partie de la production transite par Ardentes avant de partir de Châteauroux, par le biais de
l'axe ferroviaire Paris-Toulouse.
Plutôt que de surcharger des routes déjà bien encombrées, les collectivités locales ont opté pour le fer.
Elles ont dû, pour cela se résoudre à financer le projet car, Réseau ferré français, propriétaire des voles, estimait le volume de fret trop faible pour prendre les travaux à sa charge. L'Union européenne, l'Etat et la Région ont participé au financement de l'opération qui s'élève à 3,50 MF.