Un des vestiges des B.D.R. est appelé à disparaitre, des politiques prefèrent, une fois de plus passer par la route pour transporter des matières dangereuses. Heureusement, les routes autour de l 'étang de Berre sont desertes, et il n'y a jamais d'accident de la route...
Bouches-du-Rhône: l'activité Fret de la régie en voie de privatisation
DE NOTRE CORRESPONDANTE À MARSEILLE.
Confrontée
à la grogne de son personnel, la Régie départementale
des transports des Bouches-du-Rhône (RDT13) est contrainte
de revoir son projet de privatisation de l'activité transport
de marchandises.
Cette privatisation avait été décidée
cet été par le conseil général, à
la suite d'observations de la chambre régionale des comptes,
qui estime illégale cette activité sur un secteur
concurrentiel et condamne l'usage de l'argent public pour combler
ses déficits.
Créée en 1913 pour exploiter les voies ferrées
d'intérêt local pour le transport des voyageurs et
des marchandises, la RDT13 est désormais la seule, sur
la douzaine de régies départementales qui subsistent
en France, à gérer encore du ferroviaire.
Mais sur ses 3 lignes, qui représentent un total de 51,5
kilomètres et 170 passages à niveau, le trafic a
considérablement chuté ces dernières années
et l'activité dépend désormais d'un client
quasi unique, la raffinerie Total de La Mède. C'est pour
limiter cette dépendance - mais aussi « occuper
un personnel pléthorique », remarquent les magistrats
- que la RDT a choisi, il y a quinze ans, de s'orienter vers le
transport routier de marchandises. «Mais la concurrence
et les prix sur ce secteur deviennent impossibles à tenir
et pénalisent nos comptes », reconnaît
Paul Pecchi,le directeur de la régie.
7,8 millions de francs de déficit
Des comptes qui se sont nettement aggravés depuis deux
ans avec 7,8 millions de francs de déficit en 1998, dont
4 millions pour les marchandises, pour un chiffre d'affaires global
de 90 millions de francs (13,7 millions d'euros).
Cette année,le résultat devrait être du même
ordre, essentiellement en raison de la chute du trafic des produits
pétroliers.
Un premier projet d'appel d'offres global marchandises
a été mis en échec au début du mois
par une grève des 230 salariés. Un deuxième
sera bientôt lancé pour le transport routier et des
négociations sont engagées pour la reconversion
des 24 personnes concernées. Parallèlement, un plan
de réorganisation de l'entreprise est à l'étude,
notamment pour tenter de stabiliser l'activité ferroviaire.
Cela passe par des prévisions annuelles avec Total et une
nouvelle organisation du travail qui pourrait entraîner
un plan social.
Dans leurs observations, par ailleurs très sévères
sur la gestion et le fonctionnement de la régie, les magistrats
remarquent ainsi que les résultats de la ligne ferroviaire
de La Mède « constituent une source de recettes
indispensable dont la disparition remettrait en cause l'existence
de cette activité et par-delà celle de la régie
».
BRIGITTE CHALLIOL Les Echos 25-10-99