Les députés limitent leurs exigences sur la pollution des camions et des bus...
Le Parlement européen a adopté, le 16 novembre,
une directive sur la lutte contre la pollution des poids lourds
en retrait par rapport aux exigences de la commission parlementaire
de l'environnement. Mais leur vote correspond à la position
adoptée par les ministres de l'Environnement des Quinze.
Ce qui fait dire à certains parlementaires que le lobbying
des camionneurs a porté ses fruits.
Ce texte complète les dispositions déjà prises
dans le programme Auto-Oil, par lequel les constructeurs automobiles
se sont engagés à réduire la pollution des
véhicules légers. Pour les autobus et les poids
lourds, il prévoit des limites, applicables progressivement,
aux rejets de monoxyde de carbone, d'hydrocarbures non brûlés,
d'oxydes d'azote, de particules et de fumées. Au cours
d'une première étape, en octobre 2000, les camions
neufs seront concernés et devront réduire leurs
émissions de 30 %. Ils devront également être
équipés de systèmes embarqués de diagnostic
et de mesure de la pollution. Des incitations fiscales sont envisagées
pour favoriser la mise en service de véhicules moins polluants,
mais elles ne concerneront pas les mesures d'amélioration
du matériel ancien, une seconde étape est prévue
en octobre 2005, mais elle ne concernera pas le cas des oxydes
d'azote, qui devrait être réexaminé en 2001.
La coprésidente du groupe des verts, la Finlandaise Heidi
Hautala, a exprimé sa « déception »
devant les limites du texte, en espérant qu'elles ne constitueraient
pas « le signe d'une plus grande soumission du Parlement
européen aux intérêts économiques à
court terme ».
... ce qui réjouit
les transporteurs routiers
Les mesures adoptées par le Parlement européen «correspondent
parfaitement à la politique de l'IRU, conduisant le transport
routier vers le développement durable », a réagi
Martin Marrny le secrétaire général de l'Union
internationale des transports routiers, à la suite du vote
des eurodéputés. Selon l'organisation internationale,
cette « politique vise en effet à encourager les
transporteurs routiers à prendre des mesures à la
source plutôt qu'à les pénaliser financièrement
ou à leur imposer une reréglementation des marchés
du transport». Mais, rappelant que les nouvelles normes
d'émissions nécessiteront des investissements importants,
elle demande aux gouvernements de «mettre, sans tarder en
oeuvre des mesures d'incitation afin d'encourager un renouvellement
rapide de la flotte européenne des camions, autobus et
autocars ».
LVDR du 8-12-99