Première étape pour la Transpyrénéenne, à Orléans

Elus et techniciens français et espagnols des régions concernées par le réaménagement de la ligne Paris Orléans - Limoges -Toulouse (Polt) viennent de tenir une première réunion à Orléans. L'inscription, au prochain contrat de plan, de ce projet étant désormais quasiment acquise, les élus régionaux veulent aller plus loin.
Ils souhaitent, en particulier, prolonger leur réflexion jusqu'à Barcelone, en redynamisant la ligne entre Toulouse et Latour-de-Carol avant de franchir les Pyrénées, de rejoindre Puigcerda puis la capitale catalane.
Afin de lancer ce projet, les élus et les responsables des transports des régions Centre, Limousin, Midi-Pyrénées, le directeur régional de la SNCF Centre mais aussi des représentants de la Principauté d'Andorre, du gouvernement catalan et de la Renfe viennent de se retrouver pour une réunion de travail à Orléans. L'objectif était de lister les possibilités de coopération et de tester les volontés locales. Pour les régions françaises l'objectif est, bien sûr, prioritairement l'aménagement de Polt :
« c'est le noeud gardien de tout le projet de Transpyrénéenne », note jean-Michel Bodin, vice-président du conseil régional du Centre. D'ici 2003-2005, Le projet nécessite 1,5 milliard d'investissement, dont 650 millions de d'infrastructures et 800 millions pour l'achat de cinq à sept rames de TGV pendulaire. « Nous souhaitons, insiste Jacques Jouve, vice-président de la région Limousin, une répartition égale entre Etat, régions et SNCF-RFF »

Au-delà de Toulouse, la problématique est différente mais la ligne par Foix, Ax-les-Thermes et Latour-de-Carol
pourrait retrouver une vocation fret. Les représentants du gouvernement catalan craignent, d'ici 2010, « une saturation des passages par le Perthus et du couloir rhodanien. Passer par Puigcerda c'est plus court et plus beau ». Et cela d'autant plus que les chemins de fer catalans veulent reconquérir le fret, aujourd'hui assuré à 90 % par la route.
Actuellement, le fret entre Toulouse et Latour-de-Carol ne dépasse pas 7 700 tonnes par an, essentiellement des grumes.
La principale difficulté vient d'une rampe pour accéder à la gare de La Tour-de-Carol avec une capacité maximale de 400 tonnes, ce qui oblige à couper les trains en trois ou quatre et constitue, pour la SNCF un obstacle majeur.
Il faudrait également ouvrir un passage entre La Tour-de-Carol, aujourd'hui terminus, et la gare espagnole de Puigcerda. Cependant, pour la Renfe, la Transpyrénéenne pourrait être l'occasion de moderniser la ligne fret actuelle entre Puigcerda et Barcelone qui pourrait alors passer à l'espacement ( l'écartement NDLR) européen.
En Andorre, la préoccupation est plus environnementale : la principauté reçoit 10 millions de visiteurs par an et presque autant d'automobiles alors que la gare la plus proche, Hospitalet, n'est qu'à 12 km. Andorre veut donc développer le tourisme à partir du rail.
Il reste donc bien des inconnues pour cette liaison, dont les acteurs se retrouveront, d'ici la fin de l'année, en Catalogne pour formaliser leurs projets.

Jean.Jacques TALPI N LVDR 27-10-99