Le port de Paris investit dans le ferroviaire
Quatre-vingts millions : c'est la somme accordée par le port autonome de Paris pour améliorer la desserte ferroviaire du port de Gennevilliers.
Profitant de la hausse du trafic fluvial en
Ile-de-France (+8,2 % sur les 12 derniers mois), le port de Paris
a lancé un vaste programme l'investissement dans le port
de Gennevilliers, la principale plate-forme de fret de la région
francilienne, qui voit passer un trafic de 20 millions de tonnes
annuelles sur ses 400 hectares. Parmi les travaux les plus importants,
figurent des aménagements ferroviaires. Le chantier, qui
devrait démarrer fin 1999 et durer deux années,
nécessitera 80 millions de francs. Un financement assuré
conjointement par l'Etat, la région, RFF et le port autonome
de Paris (PAP). Il s'agit d'améliorer la desserte ferroviaire
du port, à partir des lignes de Paris-Nord, pour permettre
" la formation de trains de 700 mètres sur le site
de Gennevilliers et leur traction directe par motrice électrique
", précise le PAP . " Les investissements
portent essentiellement sur des travaux sur les voies principales
de la gare de Gennevilliers améliorant et sécurisant
l'accès des trains de fret au réseau franciliens,
sur l'électrification des voies ferrées, et sur
la construction d'un viaduc ferroviaire évitant de nombreux
passages à niveaux ", poursuit l'établissement
chargé des ports franciliens. Quand les travaux seront
finis, ils permettront aussi un gain de temps, d'environ une heure,
lors de la mise à disposition des trains.
Conséquence, Paris Terminal SA, la société
qui gère le terminal conteneurs de Gennevilliers, espère
voir la part ferroviaire progresser sur le site. " Le
seul domaine ou nous ne sommes pas satisfaits, c'est le développement
du trafic ferroviaire. Celui-ci représentait 1,4 ou 1,5
million de tonnes annuelles il y a une dizaine d'années.
Il est tombé à la moitié il y a deux ans.
Il représentait 800 000 tonnes l'an dernier Notre objectif
consiste à reconquérir les frets perdus depuis cette
période ", explique Jacques Trorial, le président
de Paris Terminal SA.
L'arrivée, dans le capital de Paris Terminal SA, de la
société NFTI, une filiale d'Inter Ferry Boats, associée
à la Compagnie nouvelle de conteneurs (CNC), devrait contribuer
à renforcer le ferroviaire. Le port de Rouen fait aussi
son entrée, tandis que les actionnaires de référence
augmentent leur participation dans Paris Terminal SA, permettant
d'autofinancer en partie d'autres aménagements prévus
à Gennevilliers pour 50 millions de francs. En particulier
pour assurer le développement de Logiseine, un service
de transport combiné régulier fleuve-route lancé
depuis novembre 1994 entre Le Havre et Paris. Avec escale possible
désormais à Rouen, lors des trois aller-retours
hebdomadaires. Des travaux ont déjà été
engagés depuis 1997, telle que la construction d'un terre-plein
sur la zone des voies ferrées ou la construction d'un terre-plein
de stockage de 8 200 m2.
D'autres investissements seront achevés à la fin
de l'année prochaine. " L'objectif est de dégager
et d'aménager la zone bord à quai pour la manutention
et le transport intermodal et de l'équiper d'un second
portique rail-route-voie d'eau se déplaçant, comme
le portique existant, le long des 500 m de quai et au-dessus du
réseau ferroviaire ", souligne le PAP Enfin, pour
simplifier et accélérer les procédures, une
convention a été signée le 15 octobre entre
les douanes Françaises et Logiseine pour que les opérations
de dédouanement s'effectuent dés l'embarquement
des conteneurs sur les barges Logiseine sans attendre leur arrivée
au Havre.
Des procédures qui permettent de gagner une demi-journée.
Et qui font de Gennevilliers un véritable avant-port du
Havre. Avec le programme de développement mis en place,
les responsables de Logiseine tablent sur une progression du trafic
de 20 % par an, comme cela a déjà été
le cas l'année dernière.
Marie.Hélène POINGT Là
VIE DU RAIL 27 octobre 1999