L'X 72500 affronte les rampes des Pyrénées

croisement avec une automotrice de la RENFE à La Tour De Carol ( mai 97)

Afin de tester son comportement en conditions extrêmes, la direction du matériel et de la Traction a fait circuler, en mai, le nouvel automoteur sur les fortes rampes de la Section méridionale de la ligne de l'Ariège. un hôte de marque pour ce tronçon , peu fréquenté par des matériels modernes.

Après ses tournées expérimentales très remarquées, mais classiques, en Dauphiné, sur la ligne des Alpes entre Grenoble et Veynes, dans la seconde quinzaine d'avril, et sa présentation à Briançon et Marseille, l'X72501/72502 a subi de nouveaux tests début mai sur l'artère de la Côte d'Azur entre Marseille et Toulon.

En gare d'Ax Les Thermes avant des essais vers La Tour De Carol ( mai 97)

Exposé, pour le pont de l'Ascension, à Toulouse, devant les édiles régionaux de Midi-Pyrénées, qui attendent beaucoup de ce matériel pour améliorer la desserte du quart nord-est toulousain, l'engin a été engagé trois jours durant sur la ligne de l'Ariège, encore dénommée Transpyrénéen oriental.

Réputée pour sa section méridionale entre Ax-les-Thermes et Latour-de-Carol, longue de 40 km, comportant la rampe la plus dure de France 140 pour mille), qui conduit au col de Puymorens, cette section se singularise également par des courbes de très faible rayon, descendant à 200 m (1). Electrifiée en courant continu 1,5 kV par la Compagnie du Midi dès son ouverture, en 1928, elle n'a que très rarement été le terrain d'expériences de matériels électriques nouveaux, sinon l'automotrice " amphibie " en 1938, et encore moins de matériels thermiques (2). Elle a été longuement fréquentée par les BB 4100, mais peu d'engins modernes y sont autorisés en trafic commercial, tout au plus les BB 7200, 8500, 9300 et Z 7300.

La circulation exceptionnelle du 72500, venu depuis Toulouse les 13, 14, 15 mai, a donc été localement ressentie comme celle d'un visiteur de marque. Le département des Automoteurs de la direction du Matériel et de la Traction tenait en effet à vérifier le comportement de l'engin dans les conditions les plus extrêmes.

A bord de l'engin - conduit par du personnel de Tours-Saint-Pierre, avec pilote toulousain, accompagné de spécialistes SNCF et de GEC ALSTHOM-, différentes mesures ont été enregistrées au cours de l'ascension des fortes rampes et de la descente des pentes, en observant la vitesse plafond de la ligne s'appliquant aux Z 2 : 60 km/h (la traversée du tunnel de Puymorens est toutefois autorisée à 100 km/h dans le sens impair). En particulier, des démarrages avec un moteur isolé sur quatre ont été effectués sans problème à la sortie d'Ax en rampe de 44 pour mille (profil corrigé tenant compte d'une courbe de 200 m).

En gare internationale de La Tour de Carol, unique sur le réseau SNCF pour ses trois types d'écartement de voie (voie métrique de Cerdagne, standard SNCF et large de la Renfe) et d'électrification (850 V continu par troisième rail, 1,5 et 3 kV continu), la vedette s'est retrouvée côte à côte avec le Petit Train jaune de Cerdagne et les automotrices espagnoles ! Un rendez vous aussi exceptionnel que fugace...

Cet épisode pyrénéen a été suivi d'un autre, du 20 au 22 mai cette fois, sur le plan incliné Tournay-Capvern, en 33 pour mille, donnant accès au plateau de Lannemezan depuis Tarbes.

Bernard Collardey Rail Passion juillet 1997

(1) Rappelons que, jusqu'à l'accident du pont de l'Estanguet,le 28 mars 1970, la section de ligne 0loron - Canfranc du Transpyrénéen occidental, neutralisée depuis, comportait les rampes les plus fortes de France en adhérence sur voie normale (43 pour mille).

(2) A l'automne dernier,la partie haute de l'itinéraire a été le théâtre d'essais des futures voitures ENS du tunnel sous la Manche.