NDL'E :Voici un article relevé dans un journal soit-disant de gauche, qui critique les Suisses dans leur choix des transports intérieurs, mais en fin de compte, qui sont les plus crétins dans cette histoire? Qui accepte de baisser son pantalon devant le lobby routier? c'est pas les Suisses...
Alors les petits Suisses, je vous le dit, tenez bien! Nous, on, (ceux qui ont voté) s'est fait arnaquer, mais vous, soyez moins con, restez hors de l'europe, et restez ferme sur votre politique des transports, sinon votre pays sera aussi pourri que l'Italie ou du cote de chez Balladur, au pied du Mont-Blanc, dans son beau tunnel...
La phobie des camions isole la Suisse
Un psychodrame permanent sur le mode « je t'aime, moi non plus»:
telles sont les relations entre Berne et Bruxelles depuis que le peuple helvéte a refusé, le 6 décembre 1992, de rejoindre l'Espace économique européen et donc l'Union européenne.
Afin d'éviter l'isolement pur et simple, le gouvernement suisse essaye, depuis décembre 1994, de conclure sept accords bilatéraux portant sur des domaines essentiels pour que la Suisse reste dans le jeu européen (transport routier, libre circulation des personnes, transport aérien, recherche, marchés publics, obstacles techniques au commerce, agriculture). Normalement, ces négociations auraient dû être menées en un tournemain. Mais voilà, ça traîne et même ça s'enlise, les Suisses ayant placé très haut la barre de leurs exigences en matière de liberté de circulation (en gros: pas d'Européens chez nous mais des Suisses partout) et de transport routier (en gros; pas de camions européens sur nos routes alpestres). Inacceptable pour les Quinze. Si, sur le premier point, un compromis pu se dégager (les ressortissants de l'Union pourront s'installer librement en Suisse dans sept ans), en revanche, sur les routiers, ça patine sec. A tel point que les pourparlers sont quasi rompus depuis le 5 novembre. Il faut dire que le peuple helvète a compliqué l'affaire en décidant, par un référendum de février 1994, que le transit routier à travers la Suisse devra se faire, dés 2004, par rail. La Suisse veut donc taxer les camions européens afin de les inciter à emprunter le chemin de fer: elle est partie, en moyenne à 2400 F par camion avant de ramener ses prétentions à 2000 F puis à 1640 F, dernier prix.
Bruxelles refuse d'aller au-delà de 1600F... Une négociation de marchand de tapis qui a un enjeu réel si le coût du passage est trop élevé, les camions emprunteront les routes françaises ou autrichiennes. Même si les Suisses entendent protéger leur environnement et leur sécurité, ils ne sont hélas pas en position de négocier, car à défaut de compromis sur les transports routiers, il n'y aura accord sur rien.. . "le prix de l'isolement", résume le journal de Genève .
Jean Quatremer Libération du 15/16-11-97