Tram de Nice : c'est le fer qu'ils préfèrent


Le 28 avril, Nice a opté pour un tramway sur fer et non sur pneu comme elle l'envisageait.
La première ligne pourrait ouvrir fin 2004 début 2005.
En quinze ans, Nice compte rattraper les quinze années de retard accumulé en matière de transports en commun ! Son tramway - plus de 37 km de lignes en trois phases affiche un objectif ambitieux. Dés la première étape, la part de marché des transports publics devrait passer de 11 % à 25 ou 30 % ! « Du nord au sud, les trois grands axes représentent 80 000 déplacements par jour expose Dominique Monjeau, maire-adjoint chargé des transports et de la circulation, l'usage de la voiture sera dissuadé par moult contraintes et nous offrirons 1 600 places de parking. »
Autre argument pour faire baisser la part de la voiture (83 % des déplacements) :
depuis le nord de la ville jusqu'à la place Masséna, les 5 km prennent trois quarts d'heure en voiture, 17 minutes suffiront en tram. « La fréquentation passerait de 2 600 personnes par heure et par sens à la mise en service, à 4 900 l'année suivante », prédit Dominique Monleau. La capacité du tram sur pneu, premier mode envisagé, n'y aurait pas suffit.
Même si un long débat a précédé le vote unanime des élus, plusieurs critères ont été déterminants dans le choix du fer. En premier lieu, l'éventualité d'un tram-train, car « l' interconnection avec le réseau ferroviaire n'est pas prévue mais il est impensable de ne pas l'envisager sur quinze ans ».
Ensuite, le risque technologique a dissuadé Nice d'opter pour le TVR ou le Translohr, les élus craignant à la lois les délais de développement, la pérennité en l'absence de commandes en nombre et le peu de concurrents, pouvant déboucher sur un appel d'offres infructueux.
Le 28 avril, le conseil municipal a également retenu le tracé de la ligne 1 « la plus directe pour une performance optimale » et nécessitant le moins d'acquisitions foncières. De ce fait une artère très commerçante a été délaissée au profil d'une nouvelle percée dédiée au tram. La phase d'avant-projet sommaire peut donc commencer. Objectif : un vote à la rentrée.
Pour la première phase, l'investissement, de 1,2 milliard de francs pour la plate-forme du tramway, une vingtaine de rames, les aménagements urbains de façade à façade et 4 parkings de rabattement, sera financé à hauteur de 50 % par emprunt. S'appuyant sur les registres de concertation, Dominique Monleau estime que « près de 90 % des Niçois ont compris que le tram est LA solution ». Les études définitives devraient débuter dans un an en vue de la déclaration d'utilité publique.
Entre les deux, un « détail » ; les élections municipales.

Cécile NANGERONI LVDR du 10-05-00

Trois phases pour un projet
1) . Fin 2004 - début 2005
. Mise en service d'une ligne de 8,5 km de tram nord-sud-est ainsi que d'un bus en site propre sur 11,5 km (6 km existent déjà) sur un axe parallèle à la promenade des Anglais. Croisement des 2 lignes à Masséna. Début des travaux prévu en 2002.

2) . 2007. Transformation de la ligne de bus en tram et prolongement à l'ouest vers Saint-Laurent-du-Var et Cagnes-sur-Mer (6 km).

3) . 2015. Extension de la ligne 1 à l'est vers le quartier de l'Ariane et La Trinité- sur-Mer (3 km). Création d'une troisième ligne nord-sud de 8,5 km et d'un pôle d'échange à l'entrée ouest de Nice.