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Des voitures des années 70 entièrement désossées dans un hangar. Des salles aussi vides que des appartements en cours de rénovation. Des câbles courant le long de parois nues. On a du mal à imaginer qu'on se trouve en présence des prototypes des futurs Trains Rapides Nationaux.
Trois des cinq voitures «proto» prévues (Les deux autres sont réalisées à l'EIMM de Romilly) sont en train de naître à l'Établissement industriel du Périgord.
Elles seront testées en février 2000 auprès de la clientèle.
En attendant, il y a encore du travail, et on a même pris du retard. Certaines pièces, fabriquées spécialement, viennent seulement d'être livrées, et leur pose a commencé depuis peu. A deux mois de la présentation des prototypes au grand public, on en est encore à préparer la fixation des sièges. Auparavant, il faut fixer des estrades au sol le long des parois pour délimiter un couloir en crochet. Une astuce du cabinet MBD Design pour casser la monotonie de l'allée centrale. Ensuite, il y aura le plafond, qui va bientôt recevoir son revêtement définitif, tout en lignes brisées pour rompre avec les courbes des Corail.
Un test avec de vrais sièges

Dans l'une des trois voitures, on va s'inspirer d'lkea et laisser le choix au client. La salle sera partagée en deux.
«D'un côté, la décoration MBD avec ses tons clairs et un espace fumeurs équipé de trois comptoirs en bois. De l'autre, un "design alternatif" aux couleurs et formes très différentes proposé par un autre cabinet», explique Jean-Jacques Launes, coordinateur du projet à Périgueux. Pour la première fois, c'est le client qui emportera la décision définitive. «On aurait pu faire des maquettes, plus faciles à exécuter on a préféré construire des prototypes pour que les clients soient en situation réelle au cours des tests, avec de vrais sièges, de vraies portes et de vraies toilettes», souligne Etienne Gautier, chef du pôle projets et coordination de l'établissement.
A Périgueux, grâce au projet «Trains rapides de demain», en faisant du neuf avec du vieux, on prépare aussi l'avenir.

Matériel TRN tout confort

L'objectif du projet TRN, d'une durée de cinq ans (voir Les info n° 94), est de préparer le train classique de demain en donnant aux clients de nouveaux services et un meilleur confort. Mais cela demande un matériel complètement rénové. Ainsi, les voitures Corail de jour connaîtront un réaménagement particulier.
Le matériel de nuit n'est pas oublié.
Les voitures-couchettes du futur ressembleront à des voiture+lits avec des cabines à deux ou trois lits. Mais le plus, c'est la voiture multi-service avec un local d'accueil, des espaces handicapés, des compartiments familles et des distributeurs automatiques.
Les premières circulations sont prévues pour 2002.

Témoignage

Jean-Jacques Launes, coordinateur du projet à Périgueux

Pour ce projet, on a fait appel au volontariat des agents. Ils ont tous répondu présent, car ils ont bien compris l'importance de l'enjeu. On vit un moment intéressant au niveau ressources humaines. Les agents présents sur les prototypes font preuve d'imagination au-delà de leur compétence professionnelle, ils savent qu'ils créent quelque chose dont ils verront le résultat.

Serge Delhoste, ouvrier qualifié «aménagement intérieur des voitures»

Je me suis porté volontaire depuis le début de la construction des maquettes. C'était un travail nouveau qui me sortait de la routine quotidienne. J'allais faire des choses que je n'avais pas
l'habitude de faire dans mon poste. Le travail sur le projet dépend des arrivées des pièces commandées, en attendant, je retourne dans mon équipe d'origine. Tout arrive en ce moment, c'est la course, mais on y arrivera.

Vincent Peypoudat, Christian Bunle et Christophe Bain, chaudronniers

Tous les chaudronniers étaient volontaires pour ce projet.
La charge de travail était importante. Il a fallu refaire des ouvertures de baies sur les anciennes caisses de bar Corail. On a dû aussi modifier les extrémités de certaines maquettes pour pouvoir y adapter le nouveau type d'intercirculation étanche que l'on va proposer à GL. On doit travailler vite et bien, l'EMR de Bordeaux nous a bien aidés

Bruno Guezennec Les infos n° 101, 01-2000