Début de polémique sur le coût du "trolleybus guidé" de Nancy
On trouve des similitudes avec les projets de VAL de Chaban à Bordeaux, ou de Hervé à Rennes. Droite ou gauche, ils veulent faire un coup d'éclat électoral avec un moyen de transport "révolutionnaire"... Hervé a réussi, Rossinot y arrivera sans doute, sauf si on trouve des affaires pas claire derrière ce projet. Car il ne faut pas oublier que pour réussir un tel projet politique, il sont prêt à tout... NDLR
Alors que les travaux ont débuté en août 1999,
le "trolleybus guidé" suscite à Nancy
un début de polémique.
La facture des travaux de la première ligne de 11 km, qui
doit être inaugurée fin 2000, serait en effet plus
lourde que prévue. C'est l'accusation lancée le
16 janvier par des élus, de droite et de gauche, de la
communauté urbaine, opposés au projet du maire centriste
de la ville, André Rossinot.
A première vue, les chiffres sont accablants : selon Françoise
Hervé et Raynald Rigolot, (groupe Victoire pour Nancy),
Jean-Jacques Guyot et Michel Stricher (PS), le coût atteindrait
en fait 1,139 milliard de francs (HT) comparé au devis
initial de 920 millions de francs (HT). Soit un dépassement
de 219 millions de francs ! Pour obtenir ce chiffre,« nous
avons additionné la somme des délibérations
et des avenants adoptés par la communauté urbaine
depuis 1997 », explique Jean-Jacques Guyot, président
des élus socialistes de la communauté urbaine qui,
au-delà des coûts du "trolleybus guidé",
dénonce un projet mené « dans la précipitation
» ne répondant pas « aux problèmes de
développement urbain du Grand Nancy ».
Dés le 18 janvier, le vice-président de la communauté
urbaine, Christian Parra (parti radical), a répliqué
en soulignant que le coût prévisionnel de l'aménagement
de la première ligne de "trolleybus guidé"
s'élevait pour le moment à 980 millions.
Le dépassement serait donc, pour l'heure, de « seulement
» 60 millions (voir encadré).
« Cela correspond à des améliorations apportées
au projet », explique Thierry Marchal, responsable technique
de la communauté urbaine. Ainsi, après l'enquête
publique, la modification du tracé à Essey a renchérit
le projet de 10 millions ; la climatisation des trolleys de 8
millions, le parc relais du CHU Brabois de 10 millions et les
nouveau poteaux de ligne de 20 millions.
« Ces dépenses supplémentaires seront en partie
compensées par une augmentation de la subvention de l'Etat
qui devrait passer de 152 à 170 millions de francs »,
assure Thierry Marchal. « Pour avoir une idée exacte
du coût du projet, poursuit-il, il faut prendre en compte
non pas les prévisions budgétaires mais le montant
réel des contrats qui, après appel d'offres, sont
parfois inférieurs à ce que nous avions prévu.
» De plus, dans la mesure où la ligne 1 sera en fait
réalisée en deux phases, « on ne peut pas
totaliser des estimations pour les marchés encore à
pourvoir et des chiffres pour des travaux déjà engagés
», ajoute pour sa part Christian Parra, en réponse
aux calculs des opposants. En clair, les élus qui ont lancé
la polémique en auraient rajouté. Histoire, peut-être,
de donner le coup d'envoi à la campagne des municipales
en portant le fer sur ce qui est l'un des grands projets d'André
Rossinot.
Marc LOMAZZI LVDR du 26-01-00