Voici un article tiré de la dernière VDR concernant la "malheureuse" ligne QUILLAN-CARCASSONNE. Je dis "malheureuse" car je connais bien les déboires de cette ligne qui a été sacrifiée par la SNCF et les politicards.

Ayant vécu a Axat , je devais me rendre en internat à la préfecture et je prenais 2 à 4 fois par semaine la "micheline" comme on disait, durant trois ans. La dernière année, en 1998, tout allait bien; le lundi matin un autorail et deux remorques Decauville partaient de Quillan embarquait les interne pour Carcassonne, pour Limoux, les demi pensionnaires, et les travailleurs... bref, il y avait pas mal de monde. Le train mettait 58 mn et le car qui apparaissait 1H30 environ; Le train paraissait indétronable!!! ( Il y en avait une demi-douzaine dans chaque sens jusqu'à Quillan.)

Mais non, l'année suivante, des "intellectuels" de la SNCF et du conseil général décidèrent d'assassiner le train; ils imposèrent des horaires absurdes au train -- du style, le premier train du matin arrivait à Carcassonne à 9 h..., faisaient louper les correspondances...etc -- et mirent des cars aux bonnes heures, l'effet fut immédiat, les cars furent pleins d'écoliers et de lycéens, les travailleurs utilisèrent leur voiture, bien plus rapide que le car, et voila le résultat!!! Voila comment ces SALOPARDS détruisent des petites lignes, ce sont des ORDURES qui imposent des moyens de transports pourris pour uniquement satisfaire leur amis-escrocs du LOBBY ROUTIER.

Pourtant, elle en a des qualités cette ligne, mis à part les paysages, la RAPIDITÉ, LA SÉCURITÉ, LA RÉGULARITÉ et en plus avec le nouveau matériel, LE CONFORT...Pourquoi la SNCF n'a jamais fait de pub dans les villages concernés, avec les arguments de poids qu'elle possède, il n'y a aucun autre mode de transport valable en face, pas un seul accident mortel depuis des dizaines d'années, bref cette ligne a tout pour réussir, et si il faut des trains à agent seul, pourquoi pas, si les syndicat refusent cette rançon du progrès, la fermeture sera inéluctable, surtout quand on découvre qui s'occupe de cette ligne...

Un "survivant " au départ de Carcassonne, Dès 1988 un arrêt de car a été construit juste à cote de la voie réservée aux autorail de la Haute vallée de l'Aude, le car vient narguer les trains dans l'enceinte même de la gare, intelligent n'est ce pas?

 

Carcassonne-Quillan, la relance

La ligne Carcassonne - Quillan, dernier vestige du réseau secondaire du Midi, pourrait retrouver un peu de sa vigueur ferroviaire disparue grâce à une convention avec le Languedoc-Roussillon.

Après l'infructueuse quoique ambitieuse tentative de relance de 1983, puis le retour à une somnolence d'autant plus inquiétante que la concurrence routière s'était exacerbée ( grâce à qui ? -NDL'E), la SNCF et le conseil régional du Languedoc-Roussillon devaient signer, fin septembre, une convention pour la relance raisonnée de cette infrastructure. Les moyens ?

Trois allers-retours supplémentaires Carcassonne Limoux ( 26 km), dont un prolongé de Limoux à Quillan (28 km). Ce qui portera de trois à six le nombre des allers-retours sur la première section et de un à deux sur la seconde, en semaine de base.

Avec la construction d'un point d'arrêt non géré dans la banlieue de Carcassonne.

Une convention intéressante, bien qu'elle reste modeste, car c'est la première lois que la région accepterait de s'engager sur un déficit d'exploitation.

Longue de 54 km, se développant au sud de Carcassonne, cette ligne, dite de la haute vallée de l'Aude, dessert une zone particulièrement touchée par la récession industrielle. jadis haut lieu de la chaussure, de la chapellerie, de la blanquette, du Formica, Limoux et Quillan ont vu leur activité s'étioler rapidement, avec un transfert des emplois vers Carcassonne.

D'où d'importants mouvements domicile-travail, essentiellement assurés par la départementale 118, remise à neuf et partiellement à quatre voies, de la préfecture jusqu'à Limoux.

Le rail voit son trafic fret limité à la section Limoux Carcassonne. Elle est équipée pour l'essentiel de rail à double champignon (DC), sauf sur quelques sections au sud de Limoux, sur la partie la moins fréquentée, et sur un passage supérieur fer construit au milieux des années 80 ( pour éviter un PN qui devait desservir une zone commerciale -NDL'E) à l'entrée de la sous-préfecture.

Elle est gérée en navette par le PRG (poste tous relais à câblage géographique) de Carcassonne, un compteur d'essieux étant installé à la jonction de la ligne Toulouse - Narbonne.

Un seul train est accepté sur l'ensemble de la ligne, à la nuance près qu'un feu, installé à la sortie sud de la gare de Limoux, permet d'exploiter un train de travaux entre Limoux et Quillan sans interdire le trafic au sud de la capitale de la blanquette.

La gare de Quillan, qui occupait jadis un espace conséquent, avec remise à locomotives, halle marchandises et voies de débord, se résume aujourd'hui à un faisceau de trois voies dont une seule est exploitée, en tiroir, pour recevoir, chaque soir, l'autorail de Carcassonne, qui dort à la belle étoile avant de repartir le lendemain matin.

La vitesse est plafonnée à 90 km/h dans la partie nord, essentiellement située en plaine, et à 80 km/h au sud. Sur cette dernière partie, la plus pittoresque, la ligne traverse l'Etroit d'Alet, un beau défilé à proximité de la petite cité d'Alet-lesBains. A la SNCF les spécialistes régionaux, Gérard Peytavy ( oh non pas lui!!! il va renouveler les conneries qu'il a fait dans l'Hérault, la ligne est foutue...) et Christophe Martin, affirment que le rail est particulièrement pertinent sur ce parcours sud, où la route est étroite et tourmentée, tandis qu'au nord, en plaine, il pourrait opportunément servir de" tire-bouchon " avec des services directs, tandis que les services de desserte fine seraient confiés au car. Sur celle section, en effet, la ligne dessert la rive droite de l'Aude, moins peuplée, alors que la route passe sur la rive gauche.

" En relevant les vitesses maximales jusqu'à 100 km/h en plaine, on pourrait relier Carcassonne à Quillan en 50 minutes et à Limoux en 22 minutes, nous confiait Christophe Martin dans la revue Rail-Passion (n°10).

A comparer respectivement aux 59 et 28 minutes pour les trains actuels et aux 80 et 35 minutes pour les autocars, le marché semble porteur. Tous modes confondus, le nombre de Voyageurs quotidiens entre Carcassonne et Limoux est de 2 000, l'équivalent de Toulouse-Montpellier, explique Gérard Peytavy. Au demeurant, la clientèle à destination des au-delà de Carcassonne est plus tournée vers Toulouse que vers Montpellier, ce qui justifie le projet, caressé par la SNCF de créer une liaison directe Toulouse - Limoux.

Mais on n'en est pas encore là. La nouveauté du service d'hiver, qui ne figure malheureusement pas dans la première édition de l'indicateur officiel ni dans l'indicateur régional, pour cause de retard de la signature de la convention, se contente de renforcer le service en navette. Ce qui n'est déjà pas si mal. Par ailleurs, un arrêt dans le quartier carcassonnais du Viguier est prévu, qui nécessite l'aménagement d'un quai et d'un abri.

Le quartier du Viguier comporte un CES, des logements sociaux collectifs et de modestes lotissements.

Le plan de relance de Carcassonne - Quillan est prévu pour une durée de deux ans. Il ne s'accompagnera pas, dans un premier temps du moins, d'une rationalisation de l'offre des bus départementaux, qui jusqu'ici, alignent un départ en même temps que chaque train. " Nous avançons sur la pointe des pieds" , confie Jacques Bény, responsable des transports ferroviaires à la région. Un bilan sera établi afin d'évaluer la pertinence de la convention.

" Si nous sentons un frémissement, nous continuerons ", ajoute-t-il, précisant que cette relance est le résultat d'une longue concertation avec les communes de la vallée. " Espérons que les populations locales sauveront leur train... en le prenant ", commentait le quotidien Le Midi-Libre en annonçant la signature prochaine du document.

Il reste néanmoins beaucoup à faire. Les abords des gares et les quais sont dans un état de " tiers-mondisation " avancée, en particulier à Alet, Espéraza et Quillan. A Limoux, le fléchage de la gare est insuffisant. --On est loin des gares repeintes, équipées de tableaux d'affichage à palettes télécommandés, de la ligne des Cévennes. Rien n'est lait pour attirer les touristes sur la section la plus pittoresque - mais il est vrai que feu la ligne au-delà de Quillan, vers Perpignan, était encore plus belle, avec le passage du défilé de Pierre-Lys et le contournement d'Axat.

Le matériel utilisé reste des autorails X 2200 de Midi-Pyrénées (immatriculés X 92200) toulousains, bien qu'on soit en Languedoc-Roussillon, l'arrivée du futur X 73500, commandé par Montpellier, pourrait modifier la donne sur cette antenne. Il fut un temps où la SNCF envisageait de discuter avec les syndicats d'une exploitation à agent unique, ce type de ligne s'y prêtant particulièrement.

Mais le sujet - explosif - ne pourrait être abordé, qu'avec un matériel approprié.

 

Michel Gabriel LÉON LVDR 1-10-97